Les chevaliers d'Émeraude - L'histoire continue...
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 Au delà du gel

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Krito
Immortel victime
Krito


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MessageSujet: Au delà du gel   Au delà du gel EmptySam 28 Mar 2020, 11:08

Perdu dans les Glaces

Allez mon vieux, on y est...
Combien de fois je me suis retrouvé dans ces foutus congères ? Quinze ? Vingt, trente fois ? Trop de fois, ça c'est sûr. Ces monts et vallées de glaces me filent toujours autant la nausée, et la végétation... Des arbres morts et recouverts de neiges, des broussailles viciées et mourantes, des lierres et des souches pourries... L'avenir de notre monde est radieux, définitivement radieux.

Et ce vide, ce blizzard... Bon sang et dire que les seuls à pouvoir le briser sont ces maudits glaçons sur patte... Et moi. Je ne sais pas si je préfère leur absence ou présence. Je serais fixé quand j'en croiserais, ça ne prend jamais plus d'un jour avant qu'une troupe ne se mette à me pister.

Un observateur attentif se demanderait sans doute pourquoi je m'inflige ce tortueux voyage à travers les terres gelées par l'invasion Isparin, si seulement quiconque d'autre que moi osait s'aventurer au delà de la muraille hâtivement dressée par les Opaliens pour se séparer de ce no man's land gelé. Moi aussi je me le demande souvent, chaque fois que je passe la lourde porte de la frontière en fait, mais il faut que quelqu'un le fasse, Enkidiev n'aura aucune chance face à ces monstres si je ne parviens pas à retarder l'avancée de ces glaces, et je n'y parviendrais jamais cloîtré dans ma tour. Cette bonne vieille Tari avait beau avoir repris les rênes du continent et être sortit de son isolement érudit avec quelques nouveaux tours dans sa manche ses solutions étaient trop délétères, trop noires, parole de sorcier. Alors il ne restait que moi, moi et l'Ordre, mais ce dernier était maintenant trop affaibli pour que je puisse permettre à mes anciens élèves de me remplacer, ni même de me suivre... J'en ai déjà trop perdu à ce jeu là, Edvin, Alissa, Mathulsem... Mes pauvres enfants... Ils tombent déjà bien trop en tentant de repousser les armées des glaces, je ne peux leur demander de payer un autre tribut. Oh ça ne leur empêche pas de se présenter chacun leur tour devant ma porte avant chaque expédition, ils craignent certainement pour ma vie, après tout je suis un vieillard à leurs yeux. Je ne peux leur en vouloir, la canne, la démarche hésitante, le globe oculaire vide, les radotages sur le bon vieux temps d'avant les glaces... Un jeu bien utile ma foi, ils sont inquiets et leur inquiétude les poussent à se dépasser en prévision de ma fin qui leur parait maintenant si proche, ils ne sont pas assez aiguisé, même ma petite Loka ne parvient pas encore à démêler le vrai du faux de ma condition, tant mieux, qu'ils me pensent usé, qu'ils me croient à bout, ils n'en seront que mieux armés lorsque je ne pourrais effectivement plus tenir mon rôle. Mais la plupart d'entre eux ne le verront pas de leur vivant... 87 ans...  Des broutilles, feu le Patriarche vécu 219 hivers avant de succomber aux lames perfides des glaces.

En réalité j'étais effectivement bien plus usé que je ne le devrais, mais la condition physique n'est que tertiaire pour un sorcier, mon esprit et ma magie n'ont jamais été plus aiguisés le Manuel s'en assure. Les Hommes n'ont pas encore assez conscience de sa valeur, ils me pensent irremplaçable mais c'est lui qui l'est vraiment. Il restera la plus belle découverte de Maletars, le seul à avoir pleinement usé de son potentiel d'ailleurs... Il serait encore surement parmi nous si seulement il avait accepté de le prendre avec lui ce funeste jour, mais je pense qu'il cherchait sa fin, il était usé par les ans, par les guerres et les chagrins... Pourtant... Il ne méritait pas ça...

Le Manuel est bien silencieux d'ailleurs, trop à mon goût, j'espère qu'il est toujours dans mon monde. C'est pas le moment pour lui de se réfugier dans les Arcanes, il est trop tôt, bien trop tôt.

- N'espère pas te débarrasser de moi si aisément freluquet... Je suis là toujours là. Concentre toi maintenant, la zone blanche est derrière nous, c'est maintenant que le jeu commence. Tes sortilèges tiennent le coup ? Tu incantes toujours aussi mal le Renforcement d'Yölph ta jambe ne tiendra pas 24 heures dans ces conditions.

- La ferme, il y a un temps pour les remontrances et un temps pour l'action, sonde la région plutôt que de t'intéresser à ma jambe, 24 heures sont bien assez pour que je rejoigne la grotte, tu auras tout le temps de l'incanter mieux que moi une fois arrivé. Pour l'instant la mienne fait très bien l'affaire.

Et il se tût. Le Manuel avait beau être l'équivalent arcanique d'un vieil enseignant ronchon, moqueur et cynique il savait reconnaître les situations où sa verve sarcastique était déplacé. Mais il avait raison sur un point, la zone blanche à portée des quelques troupes Opaliennes encore en capacité de me porter secours rapidement en cas d'imprévu était derrière nous, maintenant il n'y avait que moi, le blizzard et les Isparins. Il me restait normalement environs 8h de marche pour atteindre la grotte gelée dans laquelle j'avais planté mes champignons magiquement modifiés pour se nourrir de cette foutue glace. Si tout se passait bien je n'aurais pas à croiser plus d'une patrouille d'ici là... En espérant que ces saletés ne soit pas tombés sur la grotte depuis les 5 mois derniers. Et si c'était le cas... Tant pis pour eux... Les runes que le manuel avait placé à l'entrée les auras pulvérisé dans une tempête de flammes, mes champignons avec malheureusement.

Je progressais ainsi péniblement au travers des couches épaisses de neiges venus recouvrir la surface gelée, le blizzard venait du Nord, il me griffais donc de pleine face et selon les observations thaumaturgiques et élémentaires du Manuel il ne changerait pas de direction avant au moins 48h, au moins il couvrait mon odeur et empêchait les foutus pégases de l'ennemi de me renifler, la portée de leur flair était encore une inconnue de taille pour mes pérégrinations et mon énergie était trop précieuse pour que j'incante des illusions olfactives si prêt de la frontière. Si rien ne venait contrarier mes plans j'en avais pour 4 à 5 jours de marche et 4 sites à rejoindre avant de rebrousser chemin, si ce rebrousse chemin se fait poursuivis par ces saletés j'aurais besoin du moindre fragment d'énergie magique et si le Manuel était une source extrêmement potente de cette dite énergie il n'était pas un réservoir inépuisable pour autant.
Il me sortit d'ailleurs de ma concentration à l'instant pile où je me faisais cette réflexion, facétie de sa part ?

- Absolument pas bon à rien. Patrouille, quatre au sol un cavalier pégase à basse altitude, 2.5 kilomètres au Nord-Est, ils viennent par ici, pas de changement de comportement immédiat, ils t'ont pas vu.

- Le blizzard est épais... Tu te sens de les perdre sous une tempête ?

- Pas aussi tôt. Fraies toi un chemin par la colline Nord-Ouest, si tu la contourne par son flanc Ouest on ne perd qu'une heure sur le chemin de la grotte.

Je m'y attelais de suite et cette fois je ne pouvais me passer d'une illusion olfactive, je devais sentir aussi frais que la neige du blizzard, et l'intrication était pour ma pomme, le Manuel n'avait que mépris pour l'art de l'illusion. Les habitudes de la magie noire ne se perdent pas aisément, surtout pour une entité pluri-millénaire de sa trempe.
Je pris ainsi neuf longues heures à atteindre la grotte, je la trouvais intacte, les Dieux soient loués.
Cela faisait un bien fou d'échapper au blizzard, et à mes poursuivants, le Manuel n'indiquait aucune forme de vie dans un rayon de 15 kilomètres, j'avais donc le loisir de m'installer.

La grotte en question était située au plus profond d'une dépression rocheuse protégée des chutes de neige par d'immense arcs de roche gelés. Il fallait descendre plus de 14 mètres d'une parois congelé pour l'atteindre et elle était trop étroite pour que les pégases ne viennent s'y aventurer. Cela faisait maintenant un an que je me servais de l'endroit comme premier avant poste dans les glaces et je l'avais petit à petit aménagé en y transportant magiquement divers éléments de ma tour. La magie de téléportation n'était en temps normal clairement pas à ma portée, mais la combine pour me permettre de l'utiliser était somme toute assez simple pour un sorcier de mon rang: il me suffisait de laisser le Manuel incanter une série de runes sur les objets que je souhaitais transporter, ils disparaissaient ainsi d'une l'une des strates arcaniques dans laquelle vivait la conscience éthérée du Manuel. Une fois sur place il me suffisait d'ouvrir la page correspondant à la strate utilisée et de lire les runes associés aux objets liés pour les faire apparaître à ma guise.

La grotte contenait déjà une table alchimique, une couche sommaire ensorcelée pour résister au froid, un bac dans lequel je pouvais stocker le terreau que j'apportais avec moi et une bibliothèque alchimique contenant ouvrages et ingrédients. Cette fois j'y ajoutais quelques ouvrages, une seconde table, une chaise et un thermomètre au mercure. Il m'avait pris un temps fou pour manipuler magiquement le mercure pour qu'il ne se solidifie pas au contact des températures extrêmes de l'endroit et j'eus le plaisir de le voir m'afficher la température ambiante... Enfin... Le plaisir... -37 Celsius... Pire que ce à quoi je m'attendais.

- Tu as finis ? J'ai besoin d'incanter une nouvelle rune de protection pour la prochaine fois, dépose moi à l'entrée et va t'occuper de tes foutus champignons.

Je déposais le Manuel grommelant et m'activais donc. Sans surprise mes champignons n'avaient pas fait reculer le gel dans la grotte d'un iota... Mais au moins ils avaient poussé et survécut, cette simple base m'emplissait d'espoir: jusqu'ici je n'avais pas réussi à faire pousser mieux que quelques chardons rachitiques dans le sol gelé. S'ils ne parvenaient pas à absorber la glace comme je l'espérais ils arrivaient au moins à y trouver quelques nutriments, j'en décollais deux sur les cinq encore vivants pour analyse et commença immédiatement la dissection sur ma table alchimique. Dépaqueter je me sentais bien plus à l'aise, et un simple sortilège thermique suffisait à maintenir ma température corporelle autour d'un 31 Celsius acceptable.

Malheureusement je n'eus que le temps de déverser la chair sur ma table avant de sentir d'être interrompu...

-Gamin... Mauvaise nouvelle, 15 kilomètres Nord Ouest, il vient de rentrer dans mon champ de sonde...

- Alors il est de sortie ?

Si c'était bien lui le temps allait me manquer, merde. Une semaine allait devenir un jour... Je manque de temps...

- Ouai. Le Démon des Glaces se promène. Il est accompagné, une escouade complète, dix fantassins, trois pégases.


- Au moins nous ne sommes pas loin de la frontière, s'il était apparu au abord du second site je n'aurais pas donner cher de notre peau. On plie bagage ?

Je ponctuais en attrapant ma pipe et en l'allumant, si je devais fuir je n'aurais plus l'occasion de fumer avant un moment, pas question de partir sans ce pied de nez.

- Non froussard, la rune n'est pas prête. A moins que tu ne veuilles le laisser s'introduire ici ?


- Pas le moins du monde... Fais moi plaisir,laisse ta fierté de côté et intrique une illusion, le feu c'est bien beau mais j'ai bien trop avancé pour perdre la culture, ce serait un trop grand gâchis
.

- MA fierté t'emmerde bon à rien. Le feu à une chance de faire disparaître cette immondice et tu veux que je me prive de l'occasion ?


- Ta connaissance des arcanes égale ta méconnaissance de la stratégie. S'il trouve la grotte il y enverra un larbin et tout sera perdu sans le moindre bénéfice, intrique une illusion où à notre retour je te laisse une semaine entière dans la chambre de l'impératrice.


- Tu n'oser... Va te faire voir sale gosse je te laisse dix minutes après on dégage.

Le démon des Glaces... Le Fléau d'Enkidiev, le Général des Glaces, le Boucher d'Opale... Cela faisait bien quinze ans que je n'avais pas eu affaire à cette créature. Un colosse Isparin à la puissance et la résilience sans commune mesure... Je touchais mon globe oculaire vide avec nostalgie, et surtout avec une rage qui ne m'avait pas habité depuis longtemps. Si ce monstre s'en mêlait les chances de victoires étaient toujours proches du zéro. Le détruire magiquement me rendrait vulnérable à n'importe quelle autre attaque et même une foudre de guerre comme ma chère fille n'avait aucune chance de la vaincre en duel. Seul feu le Patriarche aurait été capable d'un tel exploit, et encore, dans la fleur de son âge uniquement... Les choses se compliquaient bien trop vite à mon goût...
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Imlaniëth
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MessageSujet: Re: Au delà du gel   Au delà du gel EmptySam 28 Mar 2020, 13:02

EN CHASSE

Kyrian se perdait trop en palabres et en plans ces derniers temps. Oui la glace avance, oui nous prenons chaque jour un peu plus de terrains à ces pathétiques humains; mais je me sens las. Depuis combien de temps n'ais-je pas reçu l'ordre de partir saccagé leurs terres ? Depuis combien de temps n'ais-je pas entendu les cris de guerres et les hurlements de terreurs ? Depuis combien de longs mois n'ais-je pas pu écraser ces insectes sous la poids de ma botte ?

- COMBIEN DE TEMPS PUTAIN ?!!


Mon cri, hurlé à pleins poumons sans même m'en rendre compte dans la cour de notre forteresse Sholienne fit vriller les tympans de tout ceux présent, certains s'effondrèrent même de douleur et je vis le plus proche de mes hommes, un chevaucheur de pégase capitaine d'escouade levé des yeux terrifié vers moi. Sa tête était éclatée sur le sol gelé de la cour moins d'une dizaine de secondes plus tard. Je manquais vraiment d'entraînement... Les autres membres de mon escouade d'élite tentaient tant bien que mal de cacher leur horreur et de reprendre leur activité normale, histoire de ne pas être les suivants à subir mon courroux. Dans la minute un duo de serviteurs apeurés accouraient pour nettoyer le carnage, et dans la minute suivante mon intendant arrivait l'air penaud pour me présenter une liste des potentiels candidats au poste de capitaine de mon escouade aérienne.
Ce frêle Isparin, Nathernïel,  était l'un des seuls de toute la forteresse avec mon seigneur à ne pas, ou plutôt peu, me craindre. Il avait un avantage indéniable sur tout les guerriers de ma troupe: c'était un organisateur hors-pair. Et si de bon soldats se trouvaient à la pelle dans cette maudite forteresse, un type capable de les classer par efficacité, capacité martiale, sens tactique et obéissance était unique. Je l'aimais de plus pour sa capacité à commenter avec un flegme unique mes accès de rage et les meurtres sanglants qui en résultaient, il n'allait aujourd'hui pas s'en priver:

- Magnifique coup mon général. Je ne peux qu'admirer la fluidité du geste et l'efficacité de l'application du crâne d'Ivorich sur le sol. Mais si je puis me permettre j'ai souvenir que l'exécution du fantassin Yiorvëth il y a neuf jours fut accomplie en un temps record de sept secondes, contre neuf aujourd'hui. Le confinement dans la forteresse commencerait-il à vous pesez général ?

- Plus encore que tu ne peux l'imaginer. Je suis las... Si las ! J'en ais assez de tourner en rond entre ces fichus murs. Je perd la main.

- Il est vrai que notre seigneur n'a pas trouvé d'occupation à la hauteur de vos aptitudes depuis bien longtemps, exactement 27 jours pour répondre à la question que vous allez me poser mon général. Je prend déjà mes dispositions pour le remplacement du capitaine d'escouade Ultrick mon général
.

- Bien. Profite en pour pour annoncer à notre seigneur que s'il n'a pas d'ordres à me donner alors je sors gonfler les rangs des patrouilleurs. Je tournais la tête vers mon escouade déjà en train de se rassembler près de la grande porte. EN FORMATION DÉPART DANS CINQ MINUTES ! ON PART EN CHASSE AUJOURD'HUI !

Mon hurlement fut accueillit par un tonnerre de vivats gutturaux. L'inaction pesait autant sur mes hommes que sur moi. Après tout ils étaient une élite guerrière bien particulière au sein de l'armée des glaces. C'était les plus brutaux, les plus puissants, les plus martialement potent et les plus sauvages de tout les soldats réunis sur le continent humain. Ils avaient été sélectionné spécifiquement pour ces qualités précises.

Moins de cinq minutes furent au final nécessaire pour que mon escouade prenne la route du Sud en direction du Royaume d'Opale, frontière actuelle entre les Glaces et les royaumes enkievs. L'appel de la chasse était puissant chez chacun de mes hommes et je menait actuellement une troupe de dix fantassins et quatre cavaliers pégases en direction du mur d'Opale. Ces guerriers n'étaient pas affublés des pitoyables armures et peintures de guerre de l'armée conventionnelle. Non, un équipement bien plus lourd était requis pour servir dans ma troupe de chocs, chacun de mes preux huscarls portait une hache de guerre et une rondache cerclée d'acier, il étaient engoncés dans des armures de guerre en acier trempé pillé sur les cadavres de nos pathétiques adversaires. L'acier des hommes était pour l'instant la seule qualité que je pouvais leur reconnaître et les armures de leurs fameux chevaliers étaient des prises de choix. La troupe était ainsi débraillé, recouverte par des armures discordantes pillés ça et là des batailles. Être capable de récupérer l'entièreté de ces pièces d'équipement lourd était la condition sine qua non pour espérer être seulement envisageable qu'ils rejoignent cette escouade d'élite. Et il était impensable qu'ils ne l'arrachent à un homme qu'ils n'avaient point tués de leur main.
Les cavaliers pégases étaient ainsi moins nombreux dans ma troupe, car ils devaient aussi être capable d'engoncer leur monture dans les merveilleuses armure équestres dont le fameux ordre des chevaliers verts équipait ses chevaux pour la guerre. C'étaient des prises rares et ces cavaliers étaient les plus prestigieux membres de toute l'armée des glaces.
Au final seule mon armure ne collait pas à cet ensemble disparate, celle-ci avait été arraché toute entière au seul être humain dont la taille correspondait à la mienne. Et qui fut aussi le seul à m'offrir en quinze longues années un combat digne de ce nom. Lui et ce fameux lézard. Ah... Le lézard, je touchais avec émotion la brûlure incurable que cette créature m'avait infligé sur le torse, de ce que j'en savait cette créature, pourtant issus d'un peuple allié, était l'un des rares que Kyrian semblait craindre ou au moins redouter sur tout le continent. Ses pouvoirs ésotériques étaient des armes de guerre sans pareille mesure et mon affrontement avec lui il y a maintenant quinze ans fut l'un des plus délicieux de toute mon existence. Notre combat avait décimé la totalité de mon escouade de l'époque, ainsi que les fameux chevaliers qui composait son escorte. Il fut le seul affrontement que je menais en réponse à une intrusion sur nos terres, jamais depuis je n'eut le plaisir d'admirer un caractère aussi offensif de la part de nos piètres adversaires. Ce reptile maniait aussi bien la masse que ses pouvoirs, notre duel avait été sanglant, duré plusieurs heures et pour la toute première fois dans mon existence je ne ressortit du combat qu'avec pour seul trophée un oeil moi qui ne me contente jamais rien de moins que du cadavre de toute créature avec laquelle je croise le fer... Quel délice ce fut, je me languis depuis si longtemps de recroisé ce lézard, pour être honnête cette petite partie de chasse avait pour principal but de faire sa rencontre.
Car depuis quinze ans il était le seul à oser sortir des royaumes humains pour s'aventurer sur nos terres gelées. Je ne savais pas encore dans quel but exact mais je ne pouvais qu'admirer cette audace et ce caractère belliqueux. Maintes fois j'avais voulu le poursuivre mais jamais plus je n'étais parvenu à croiser son chemin... Et pourtant... Il laissait derrière lui des montagnes de cadavres calcinés, des chemins tout tracés de tripes et de boyaux, des plaines entières de carnage... Il y a à peine un an c'est tout un contingent en route vers le mur d'Opale qui avait été pulvérisé en une poignée d'heures, un seul cavalier pégase à moitié déchiqueté avait été ramené à la forteresse par une monture qui en était morte d'épuisement.
Et le fameux reptile s'accrochait, il avançait même dans nos terres semant derrière lui tout un tas de traces et refuges, d'anciennes habitations humains, de vulgaires terriers creusés à même la glace mais surtout: toute une série de galeries au Nord des plaines gelées, des souterrains par dizaines s'étendant sur des kilomètres en direction des Ombres... Je ne savais pas ce que cherchais ce reptile mais je me languissais de pouvoir extraire cette information de son corps agonisant.

C'est sur ces merveilleuses pensées belliqueuses que notre troupe traversa la route Sud pour arriver dans les plaines Enkiev, à maintenant une petite centaine de kilomètres du mur marquant la frontière entre la terre des hommes et celle des Isparins. Ces congères étaient la marque indélébile de notre progression quotidienne et elles étaient parcourues en long et en large par plusieurs dizaines d'unités de patrouilleurs, des pleutres, des bleusailles incompétente qui ne passait leur temps qu'à tourner en rond. Je savais pertinemment que Kyrian les faisait patrouiller en quête de ce fameux lézards, mais à part se faire massacrer ou nous conduire sur de fausses pistes ils n'avaient jamais démontré la moindre efficacité... De tels incompétents étaient bien à la leur place ici, j'aurais eu honte de devoir mener de telles bleusailles au combat. Pourtant... Pourtant notre rencontre fortuite avec une de ses patrouilles fut pour la première fois depuis leur fondation bienheureuse. Quatre patrouilleurs nous rencontrèrent alors que nous approchions à une cinquantaine de kilomètres du mur, ils suivaient désespérément la trace du lézard depuis la matinée. ENFIN ! Alors il était ici, dans les plaines...

Mais il n'était pas une proie aisée à suivre, partout ses traces se dispersaient, menant à d'innombrables fausses pistes, parfois des falaises à pic, parfois de vulgaires terriers creusés à la main, parfois des ravines obscures, parfois simplement elles disparaissaient au milieu d'une plaine enneigé. En plus le blizzard dispersaient des traces pourtant bien fraîches et ne nous facilitait définitivement pas la tâche. Mais maintenant mon sang bouillonnait, je savais que la bête se terrait quelque part, ou fuyait déjà vers son mur... A moins qu'il ne se dirige vers son fameux complexe de galeries. La totalité des patrouilleurs à portés de mes hurlements gutturaux dispersé par le blizzard furent mis sur sa piste, mes huscarls dispersé et moi même bien décidé à me diriger vers le mur, pour lui couper toute retraite tant qu'il en était temps.

Et ce furent des heures qui furent ainsi gâchées. Mais enfin, un signe me parvint, l'un de mes cavaliers pégases partit inspecter une ravine une dizaine de kilomètres au Sud avait disparu... Te voilà enfin reptile...
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